L’écrevisse à pattes blanches, nettoyeur des eaux !


Cette semaine dans l’actualité des Réserves Naturelles de France, on parle de nos écrevisses :

Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) - Yann Sellier

Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) – Yann Sellier

L’espèce, essentiellement rencontrée dans les milieux lotiques (eaux courantes), peut cependant se rencontrer dans divers milieux aquatiques, des cours d’eau aux mares, comme sur la Réserve naturelle du Pinail. Le crustacé a besoin de caches pour se réfugier (blocs rocheux, bois mort, racines de la ripisylve). Il s’agit d’une espèce omnivore nocturne au régime diversifié. Ce régime diversifié faisant des écrevisses les équarrisseurs des milieux aquatiques et les recycleurs des accumulations végétales (feuilles mortes, algues, etc.). Ils rendent ce que nous appelons un service écologique d’épuration des eaux.

Le nombre de mare contenant des écrevisses à pattes blanches ne cessant de régresser sur la Réserve naturelle du Pinail, en 2016, une action de transfert de populations est planifiée, afin d’augmenter leur nombre. Un rapport référence et synthétise les apports des études passées sur la RNN en lien avec Austropotamobius pallipes. Des références à la bibliographie existante et prépondérante pour le sujet sont aussi rassemblées. Les études permettent de lister les optimums écologiques du crustacé pour sélectionner la mare d’accueil : une surface supérieure à 80 m²; une profondeur supérieure à 1.6m; un pH basique de plus de 7.1; l’absence de poissons prédateurs (Lepomis gibbosus – perche soleil – et Esox lucius – brochet); ainsi que la présence de macrophytes bio-indicatrices de milieux favorables telles que des Characées (du genre Chara) et Cladium mariscus. Le choix de la mare source, les recommandations sanitaires, le nombre, l’âge des individus à transférer et le sex ratio sont discutés dans le rapport.

Pour en savoir plus:

Beguier G, Beaune D, Sellier Y, Souty-Grosset C. Synthèse des études et transfert de population d’Austropotamobius pallipes, 2016 RNN Pinail. 70p.