La Fédération des Conservatoires d’espaces naturels (FCEN) est une tête de réseau d’aires protégées, comme Réserves Naturelles de France (RNF) où elle représente d’ailleurs l’un des 1ers organisme gestionnaire de réserves naturelles. En 2024, elle fédère 23 associations labellisées « conservatoire » qui gèrent ensemble près de 300 000 ha d’espaces naturels en France métropolitaine et outre-mer. La particularité des CEN est de fonder leur action sur la maîtrise foncière, l’acquisition de terrains à enjeux écologiques, tout en développant une maîtrise d’usage auprès de propriétaires et des conventions auprès de gestionnaires (agriculteurs, forestiers, particuliers, collectivités, Etat, etc.). Un acteur incontournable de la protection de la nature représenté dans notre territoire par le Conservatoire d’Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine.
Biodiversité et changements climatiques
L’adaptation au changement climatique, tel était le programme du congrès 2024 de la FCEN auquel GEREPI a eu le plaisir d’être invité pour partager l’expérience de la réserve naturelle du Pinail. Pourquoi ? Parce que nous travaillons en réseau, notamment au sein du groupe zones humides du Plan Loire, et que nous sommes engagés dans la lutte contre le changement climatique. Envie d’en savoir plus ? Lisez les quelques pages de notre contribution au Plan Climat de Grand Châtellerault. Et concrètement ? GEREPI a participé à 2 ateliers lors du congrès pour traiter d’adaptation ET d’atténuation dont voici le résumé.
Les mares : sentinelles du changement climatique ?
Les mares font partie des écosystèmes les plus menacés par le changement climatique. Élévation des températures, cycles des précipitations perturbés ou encore élévation du niveau des mers sont autant de menaces supplémentaires qui pèsent sur elles. Les mares s’assécheront donc plus tôt, plus rapidement voire disparaîtront. Néanmoins, leur préservation est une solution fondée sur la nature : stockage d’eau et de carbone, lutte contre le ruissellement et les inondations, îlots de fraîcheur, etc.
Au Pinail, l’observation des impacts du changement climatique est bien du présent et même du passé : pic de température de 43°C, assèchement progressif des zones humides, disparition de 45% de populations d’écrevisse à pattes blanches ou encore de 75% de l’effectif d’azuré des mouillères… Face à ces constats alarmants, une série de mesures d’adaptation est explorée : libre évolution de milieux pour créer des zones tampon d’extrêmes climatiques, restauration hydraulique du site en recherchant la neutralisation du drainage historique en mobilisant les mesures naturelles de rétention de l’eau, reconquête des corridors écologiques du territoire pour favoriser la migration des espèces mais aussi intégration du climat aux côtés de la biodiversité pour sensibiliser les publics et favoriser le passage à l’action. Un engagement fort et sur le long terme !
Bientôt un plan d’actions en faveur des mares de France ? A l’image du Plan Régional d’Actions Mares de Normandie, la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN) coordonne l’émergence d’un réseau national pour connaître, protéger et restaurer les mares. GEREPI est bien évidemment l’un des nombreux partenaires de cette dynamique.
Eco-responsabilité : c’est quoi encore ce truc d’écolo ?
Les associations de protection de la nature comme les Conservatoires d’espaces naturels, sont de fait conscientes des impacts des activités humaines sur les milieux naturels et leurs fonctionnalités. Parler d’adaptation, c’est nécessairement parler de trajectoires climatiques et donc d’émissions de gaz à effet de serre. Mais quelles sont les démarches qui interrogent nos structures sur leurs propres impacts ?
GEREPI est engagé dans une démarche de Bilan carbone et développe une vision « transformationniste » visant donc à transformer le modèle de gestion de la réserve naturelle. Réduire notre empreinte environnementale en sortant notamment de notre dépendance aux énergies fossiles, tel est le défi ! En l’état des connaissances, il semblerait que GEREPI émette autour de 70 tCO2eq pour gérer la réserve quand elle peut stoker 645 tCO2eq chaque année (estimations préliminaires de Vertigo Lab ; à noter qu’une l’empreinte carbone moyenne d’un français est autour de 8 tCO2eq/an en 2024). Les séries de mesures d’atténuation concernent le retour au pâturage itinérant et de la traction animale, le développement de la libre évolution de milieux, l’usage de lowtech, la transition vers des modes de transport doux ou électriques, l’optimisation des outils numériques, etc. mais aussi une éco-construction de locaux au Pinail (très basse consommation avec production d’énergie photovoltaïque). Vaste défi, pas à pas !
Bientôt un programme de réduction d’empreinte environnementale des aires protégées ? GEREPI est bien évidemment partie prenante, moteur au sein du réseau RNF où ce serait une suite logique du programme Nature Adapt’.
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