Quelle empreinte carbone de GEREPI ?


Il ne fait aucun doute que les émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines sont responsable des changements climatiques, ce « mal » qui menace l’avenir d’une partie de la biodiversité et même de l’humanité. Toutes les activités humaines, individuelles et collectives, sont concernées et la protection de la nature n’est pas exempte de responsabilité. Alors où en sommes-nous dans nos pratiques de gestion d’aire protégée ? Sommes-nous vraiment exemplaires ? Quelle est la place des énergies fossiles, la durabilité des ressources naturelles consommées, etc. Pour répondre à ces questions, GEREPI c’est lancé dans une démarche de bilan carbone en s’entourant de l’expertise du bureau d’études Vertigo Lab’ car pour bien agir, il faut bien connaître.

Bilan carbone : la méthode

Le bilan carbone est une démarche qui vise (1) à comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre générées, directement et indirectement, par une organisation et (2) à mettre en place un plan de réduction de ces émissions.

Comme dans toute comptabilité, il y a une unité de mesure, ici la tonne de CO2 équivalent (tCO2e), car bien que le CO2 soit le principal gaz à effet de serre (GES), il en existe plusieurs, avec des pouvoirs d’effet de serre différents, d’où cette équivalence. A chaque matériau, à chaque activité, correspond un facteur d’émission chiffrant soit une quantité réelle soit une quantité estimée de tCO2e (merci la base de données de référence développée par l’ADEME). Donc en listant tous les biens et les services possédés ou mobilisés par une organisation, on peut calculer son empreinte carbone. Ensuite, on comptabilise aussi bien les émissions directes des activités dont l’organisation est responsable que les émissions indirectes des activités d’autres organisations dont elle dépend. Dans le jargon, on parle de « scope » : scope 1 pour les émissions directes de l’organisation, scope 2 pour les émissions indirectes de l’énergie qu’elle consomme, et scope 3 pour toutes les autres émissions indirectes dont dépend son fonctionnement. Il y a bien d’autres subtilités et détails, mais voilà l’essentiel pour comprendre la suite.

Résultats pour l’année 2023

Le bilan carbone a été réalisé à partir des données 2023, dernière année où GEREPI disposait de toutes les informations nécessaires en prenant en compte la gestion de la réserve naturelle du Pinail (à noter que les locaux administratifs étaient situé à 5 km de la réserve et son chalet d’accueil) et les autres activités de l’association (coordination du site Ramsar du Pinail et expertise écologique territoriale), représentant respectivement 80% et 20% de l’activité de l’équipe (4.5 ETP salariés et 2 ETP apprenants). Pour plus de détails, consultez le rapport d’activités et financier 2023 de GEREPI.

Le résultat : 210 tCO2e émises en 2023, soit l’équivalent d’environ 10 tours du monde en voiture ou encore l’empreinte carbone moyenne de 22 français. Près de 3/4 de ces émissions sont indirectes avec en 1ère ligne, le déplacement des personnes venant visiter la réserve naturelle, près de 15 000 en 2023.

Dans le détail, l’accueil du public et l’aménagement « écotouristique » de la réserve naturelle représente près de 60% de l’empreinte carbone de GEREPI, combinant le déplacement des visiteurs et l’amortissement des panneaux d’information et des espaces de fréquentation. Ensuite, vient la gestion des milieux naturels avec près de 20% des émissions totales, particulièrement le troupeau d’une 40aine de moutons et chèvres pourtant mené en extensif et quasiment « tout à l’herbe ». Enfin, les autres émissions sont liées principalement à l’achat de biens et de services, particulièrement les outils de travail et l’alimentation, y compris celle du personnel dont le déplacement domicile-travail n’est pas négligeable dans le bilan carbone. Voilà la photographie 2023 des principaux postes d’émissions de GEREPI, de la gestion de la réserve naturelle du Pinail.

Pistes d’actions pour les années à venir

A partir de ce bilan carbone, comment réduire nos émissions de GES et par où commencer ? Le plus facile, le plus important ou bien faut-il changer, transformer un certain nombre de nos pratiques ? C’est cette dernière stratégie que GEREPI développe, un plan de transformation « bas carbone » qui vise à répondre à notre responsabilité de protection de la biodiversité rare et menacée du Pinail, à notre devoir de s’adapter au changement climatique tout en recherchant la « décarbonation » des activités humaines et la « recarbonation » des écosystèmes ! En effet, les écosystèmes gérés, en bon état de santé, fournissent d’innombrable bénéfices pour la société à l’image de la séquestration du carbone, 861 tCO2e par an pour la réserve du Pinail, bien loin des 210 tCO2e émises pour la gérer.

Vaste programme qui fera l’objet d’un prochain article détaillé et chiffré puisqu’un bilan carbone prospectif a été réalisé par Vertigo Lab’ pour 2030 avec une nouvelle équipe de gestion, de nouveaux locaux, un nouveau troupeau, de nouveaux visiteurs, etc. Pour quel(s) résultats et pour quel(s) coût(s) financier(s) ? à suivre…


Vous aussi, vous avez envie de connaître votre empreinte carbone et d’agir ? RDV sur le simulateur en ligne, en accès libre, Nos Gestes Climat, calculez votre empreinte carbone et eau développé par l’Agence de la transition écologique (ADEME) et beta.gouv.fr, en partenariat avec l’Association pour la transition Bas Carbone (ABC). Pour les entreprises ou les collectivités locales, sachez que GEREPI propose des conférences ou des formations sur le sujet biodiversité & climat !


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