Faune


Si la préservation des habitats de lande et de leur flore spécifique ont été les éléments primordiaux pour la création de la Réserve, très rapidement les richesses faunistiques du Pinail ont été découvertes et mises en avant. Le groupe ornithologique de la Vienne étudiait déjà l’avifaune du Pinail quand, au début des années 1980, Michel Caupenne réalise pour la SPNEV des suivis de la recolonisation du Pinail par la faune et la flore après l’incendie de 1981. Un inventaire réalisé en 1984 par l’INRA dresse une première liste de référence des invertébrés. Les connaissances se sont par la suite accrues régulièrement avec le développement de GEREPI.
Aujourd’hui, sont connus sur le site :

1 Eponge

10 Mollusques

3 Pseudoscorpions

151 Araignées

50 Odonates (Libellules)

43 Orthoptères (Criquets et Sauterelles)

45 Rhopalocères (Papillons de jour)

645 autres Insectes

1 Ecrevisse

11 Poissons

13 Amphibiens

8 Reptiles

144 oiseaux dont 37 nicheurs

27 mammifères

Les Leucorrhines et les libellules : insectes emblématiques du site, la Leucorrhine à large queue (Leucorrhinia caudalis) et la Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis) se reconnaissent à leur front blanc. Rares et protégées en France, elles sont typiques des mares oligotrophes acides. Elles y croisent l’Aeschne isocèle (Aeshna isoceles), l’Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale) ou encore la Cordulie métallique (Somatochlora metallica) pour citer les plus remarquables.

L’Azuré des mouillères (Maculinea alcon) et les papillons : ce papillon protégé et en voie de raréfaction a la particularité d’avoir sa chenille prise en charge par des fourmis. Il passera ainsi l’hiver dans la fourmilière, puis une fois imago il viendra pondre en été sur les corolles des fleurs de Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe). Parmi les autres papillons typiques des landes humides, citons aussi le Miroir (Heteropterus morpheus), le Petit Collier argenté (Clossiania selene) ou le Céphale (Coenonympha arcania).

Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) © L. Bourdin

Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) © L. Bourdin

L’Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) : habituellement rencontrée dans les cours d’eau de bonne qualité, cette espèce fréquente 9 mares de la Réserve. Introduite par l’homme sur le Pinail mais peut-être également venue naturellement par migration en provenance du ruisseau temporaire « le Rivau d’Aillé », elle est présente dans les mares les plus profondes, les moins acides et les plus pierreuses de la Réserve.

Le Lézard vert (Lacerta bilineata) et les reptiles : un frémissement dans les ajoncs les jours ensoleillés trahit fréquemment la présence de ce gros Lézard aux écailles colorées. Dans les mares, la Couleuvre vipérine (Natrix maura) est souvent confondue par les visiteurs avec la Vipère aspic (Vipera aspis). Mais il s’agit d’une espèce non venimeuse, essentiellement aquatique. La couleuvre à collier, ainsi que la couleuvre verte et jaune sont aussi présentes. Quelques individus erratiques de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) ont également été observés sur les berges ensoleillées de mares.

Le Triton de Blasius et les amphibiens : il s’agit de l’hybride naturel entre le continental Triton crêté (Triturus cristatus) et l’hispanique Triton marbré (Triturus marmoratus). La Réserve abrite la plus grosse population du Poitou-Charentes de cet amphibien particulièrement rare. Parmi les anoures, le Crapaud calamite (Bufo calamita), la Rainette verte (Hyla arborea) et les Grenouilles vertes (Rana pelophylax sp) animent de leur chant bruyant les nuits printanières.

La Fauvette pitchou (Sylvia undata) et les oiseaux : petite fauvette bigarrée, la « Pitchou » est le passereau typique des landes. Sédentaire mais sensible aux grands froids, on ne la trouve que dans le maquis méditerranéen et les landes de la façade atlantique. Elle partage celles de la Réserve avec, entre autres, la Bécassine sourde (Limnocryptes minimus), le Busard cendré (Circus cyaneus), la Locustelle tachetée (Locustella naevia) ou encore l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus).

Le Cerf élaphe (Cervus elaphus) et les mammifères : habitat naturel de ce grand herbivore discret, les landes du Pinail sont bien fréquentées par cette espèce plus facilement visible au moment du rut. Les mares de la Réserve abritent quant à elles un herbivore menacé dans plusieurs régions de France : le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus). Ce rat d’eau apprécie particulièrement les fleurs et feuilles de nénuphars.